Petits mensonges, grands dégâts...

Il y a des vérités qui coupent net, et des mensonges qui s’infiltrent doucement, comme de la poussière sous la peau. Ce texte, c’est l’histoire d’une fissure minuscule qui a tout déséquilibré.

Aujourd’hui pas de blagues. Pas de phrases assassines. Juste des mots. Mes mots. Jetés en vrac là devant vous, à la merci de votre jugement.

Je vais vous parler de lui, de moi, de nous.

Trois ans qu’il partage ma vie. C’est si court sur l’échelle d’une vie, et pourtant si dense.

Son arrivée dans mon univers ? Une petite tempête.

J’envisageais de changer de région pour me rapprocher de lui, mais c’est finalement lui qui m’a rejointe.

S’ensuivent quelques mois de bonheur simple, remplis de projets, de complicité, d’amour. Je suis sur un nuage, la tête pleine de rêves et le cœur bien au chaud.

Evidemment, quelques épreuves tentent de nous déstabiliser, mais nous les traversons, unis et forts.

Les jours passent, et continuent de nous lier. Jusqu’à ce jour de novembre. Le 1er. Ce jour où le sol s’est ouvert sous mes pieds.

Un mensonge...

Vous me direz, cela n'est pas dramatique en soi. Peut-être. Mais connaissant le passé de l’oiseau, mes warnings se sont allumés en rouge.

J’ai voulu comprendre. J’ai analysé, retourné la situation dans tous les sens, essayé de trouver des explications. Certaines m'ont convaincue.

Alors, même si je n’ai pas oublié, mon cœur a pardonné.

Mais, quelques semaines plus tard, rebelote...

Cette fois, il me ment en me regardant droit dans les yeux. Pour une pauvre clope dissimulée dans sa main qu’il ne voulait pas que je trouve dans les poches de son pantalon.

J'avais pourtant exprimé mes limites, cherché des excuses à son mensonge précédent et expliqué clairement que pour moi une vérité, aussi dure soit-elle, était plus simple à encaisser qu'un mensonge dissimulé.

Non mais, imaginez : foutre en l’air la confiance de l’autre pour une cigarette non assumée !

Et c’est là le vrai drame : ce n’est pas l’objet du délit, mais le mensonge lui-même qui a fissuré notre équilibre.

J’ai voulu partir, mais je suis restée.

J’ai choisi de faire confiance à l’amour qu’il a pour moi, mais je sais que je ne suis plus la même.

A ce jour, je n’ai trouvé aucun moyen de réparer les dégâts que ce mensonge a causé en moi. J’oscille entre répit et impossibilité de me projeter.

J’ai parfois l’impression d’être anesthésiée, que mon cœur s’est emmuré pour se protéger.

J’ai cru un moment que je souffrais de la peur de l’engagement. Non. J’ai simplement peur de m’engager avec la mauvaise personne.

Je me souhaite tellement mieux que cette relation où je ne sais plus trop comment l'aimer.

Je lui souhaite tellement mieux que cette part tronquée de moi. Vraiment.

En plein rééquilibrage de ma vie, avec tout le mouvement qui s’impose à moi, il n’est pas improbable que le raz-de-marée que je déclenche finisse par nous engloutir.

Peu importe où je serai dans un mois, six mois ou deux ans, je sais que je serai ancrée dans ma réalité, même si cela signifie abandonner cette relation en laquelle je croyais.

Nous savons, l’un comme l’autre, que c'est seulement en me confrontant à mes doutes que je pourrai définir les contours de celle que je suis.

Et quoi qu’il arrive, la machine est lancée. Rien ne l'arrêtera.

C’est un risque que je suis prête à prendre parce qu'il y a des choses que je ne veux plus accepter.

Jamais...